Les relations privilégiées entre Harare et Kinshasa remontent à l'époque de Laurent-Désiré Kabila, au pouvoir entre 1997 et 2001, père de l'actuel président de la République démocratique du Congo (RDC), Joseph.
En 1998, alors que Laurent-Désiré Kabila est menacé par une rébellion dans l'est du pays à la solde du Rwanda et l'Ouganda, le Zimbabwe, tout comme la Namibie et l'Angola, offrent un appui militaire décisif à Laurent-Désiré Kabila pour éviter un putsch.
Quelques années plus tard, des rapports d'experts de l'ONU font état de l'implication d'Emmerson Munangagwa dans les mines du Congo. Un renvoi d'ascenseur pour services rendus ? « Le Crocodile », comme on le surnomme, a en tout cas été épinglé par les Nations unies dans l'exploitation illégale des ressources, à l'époque de la Deuxième guerre du Congo (1998-2003).
Rôle de l'Afrique du Sud
Des cables diplomatiques publié par Wikileaks révèlent par ailleurs qu'Emmerson Munangagwa était le conseiller spécial de l'ancien président zimbabwéen Robert Mugabe pour la RDC au début des années 2000.
Joseph Kabila et le nouveau président du Zimbabwe se connaissent donc très bien. Quel choix diplomatique Emmerson Munangagwa va-t-il faire désormais ?
Va-t-il s'afficher en soutien indéfectible au régime Kabila ? Ou s'aligner sur le positionnement des Etats occidentaux qui appellent Joseph Kabila à organiser au plus vite les élections ?
Tout dépend aussi du positionnement de l' Afrique du Sud, estime la spécialiste de la région des Grands Lacs, Stéphanie Wolters. Car le Zimbabwe a besoin du soutien de ce poids lourd dans la Communauté de développement d'Afrique australe (SADC).