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■ Rossy Mukendi est mort de ses blessures, assure la police
La police congolaise dément avoir fait usage des balles réelles pour disperser les marches organisées par le Comité laïc de coordination dimanche 25 février. Elle affirme même que le jeune militant Rossy Mukendi, décédé à la Paroisse Saint Benoît de Lemba, à Kinshasa, est mort de suite des blessures causées par des balles en caoutchouc, contredisant ainsi la famille et les sources médicales.
La police nationale congolaise est formelle : Rossy Mukendi serait mort « plusieurs heures après avoir » reçu des balles en caoutchouc tirées à moins de vingt mètres de lui. L'auteur présumé de ces tirs aurait agi en état de légitime défense, selon la thèse de la police. « Les policiers, en agissant ainsi, voulaient défendre leur commandant d'unité en la personne du commissaire supérieur adjoint Lokéso Koso Karine, qui se trouvait devant une foule hostile qui les avait agressés avec le sous-commissaire qui s'en est sorti avec une blessure grave à la tête », développe le major Alphonse Landu Mavinga, commissaire supérieur adjoint et porte-parole de la police à Kinshasa.
Selon lui, la faute du policier est de n'avoir pas respecté la distance de plus vingt mètres qui serait requis pour faire usage des tirs des balles en caoutchouc : « Le policier incriminé sera déférré à l'autorité compétente pour violation des consignes, c'est-à-dire pour avoir tiré des balles en caoutchouc à moins de vingt mètres sur M. Mukendy. »
Le major Alphonse Landu ajoute que Rossy Mukendi n'avait pas été directement visé et n'était pas connu de la police : « Je ne pense pas que Rossy avait des antécédents. Pourquoi aurait-il été visé ? Non, je ne pense pas [qu'il ait été visé, ndlr] » La famille de la victime s'est réunie. Un avocat a été désigné et une plainte va être déposée.