Enlèvement de 110 jeunes filles à Dapchi: les failles sécuritaires

Au Nigeria, les familles sont toujours sans nouvelles des 110 jeunes filles portées disparues, après l'attaque de l'établissement scolaire de Dapchi, une localité du nord-est du pays. Une semaine après, leur rapt n'a toujours pas été revendiqué, mais les soupçons se portent sur les islamistes de Boko Haram. L'incident, qui rappelle celui des 276 lycéennes de Chibock enlevées en avril 2014, soulève de nombreuses interrogations quant à la capacité de l'armée à sécuriser le nord-est du Nigeria, et ce malgré les déclarations répétées du gouvernement se vantant d'avoir mis fin à l'insurrection. Le chef de l'Etat Muhammadu Buhari a ordonné, ce lundi 26 février, aux agences de sécurité de sécuriser toutes les écoles, alors que les autorités locales dénoncent l'absence des militaires le jour de l'enlèvement.

Y avait-il des soldats à Dapchi ? La question suscite, une fois de plus, dans cette affaire, la controverse.

Selon plusieurs témoignages d'habitants, une garnison militaire avait bien été installée pour protéger la localité, jusqu'à ce que les soldats soient redéployés, le mois dernier.

Ibrahim Gaidam, gouverneur de l'Etat de Yobe où se trouve Dapchi, a lui aussi regretté, ce lundi 26 février, le manque de sécurité dans la zone.

« Je veux qu'une chose soit claire : il n'y avait aucune présence militaire à Dapchi, au moment des faits », a-t-il dénoncé.

Ces propos ont été rejetés en bloc par l'état-major des armées. Interrogé par l'Agence France Presse, John Agim, porte parole de l'armée, a maintenu qu'un poste militaire se trouvait « à une trentaine de kilomètres » de l'école.

« Quand ils ont été alertés, ils se sont rendus sur les lieux, mais c'était déjà trop tard », a-t-il affirmé.

Le chef de l'Etat, Muhammadu Buhari, a fait de la sécurisation du nord-est du Nigeria, une des priorités de son mandat.

Si la situation s'est globalement améliorée depuis 2015, les populations sont encore régulièrement victimes d'attaques et d'attentats suicides, ce qui soulève la question de la capacité de l'armée nigériane à venir à bout de Boko Haram.

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