Considéré comme un soutien à financier au mouvement, Saïd Chaou est également accusé de trafic de drogue par Rabat. Ce samedi, un tribunal local néerlandais s'est opposé à son extradition, évoquant « un réel danger de procès inéquitable ».
Tantôt qualifié de narco opposant, tantôt de mercenaire de l'agitation rifaine, Chaou, au profil atypique, est dans le collimateur des autorités marocaines depuis 2010, année où il perd son siège de député du Parti Authenticité et Modernité pour ses démêlés avec la justice. Il est accusé d'avoir fourni des dizaines de bateaux pneumatiques destinés à la livraison de plusieurs tonnes de cannabis depuis le Maroc.
Réfugié aux Pays-bas depuis lors, Saïd Chaou est condamné cinq ans plus tard dans ce pays pour commerce illicite de cannabis dans les coffee shops qu'il dirige. L'homme d'affaires fortuné, originaire d'Al Hoceïma, affiche en 2017 son soutien au mouvement de contestation dans le Rif. Lors des auditions, les membres du Hirak ont pourtant nié tout lien avec cette personnalité au passé judiciaire chargé.
Vendredi dernier, le parquet néerlandais a annoncé qu'il se pourvoirait en cassation pour invalider la décision du tribunal local ayant refusé l'extradition. Saïd Chaou est visé par deux mandats d'arrêt internationaux émis par le Maroc, le dernier en date remonte à juin 2017. L'ex-député avait été remis en liberté provisoire après trois semaines de détention. Le Maroc assure qu'il poursuivra ses efforts pour obtenir son extradition afin de le juger pour des actes criminels graves.