Quatre jours après l'attaque, le nombre de jeunes filles enlevées dans l'internat de Dapchi est encore incertain. La police affirme que 111 lycéennes maquent à l'appel. Le gouverneur de l'Etat de Yobe, Ibrahim Gaidam, évoque, de son côté, une cinquantaine.
Les autorités restent prudentes. « J’ai parlé au commandant de l'opération qui se trouve sur le terrain, il m'a confirmé que certaines filles ont été retrouvées, et il y'en a d'autres qui ont disparu. Il faut comprendre que ces filles ont eu peur.... C'est la raison pour laquelle elles ont fui, mais elles continuent de revenir dans leur établissement », a expliqué le général Mansur Dan Ali, ministre de la Défense.
L'attaque n'a pas encore été revendiquée, mais le mode opératoire porte la signature de Boko Haram.
« Les élèves ont commencé à courir, à escalader le mur »
Yagana fait partie des lycéennes qui se sont échappées la nuit de l'attaque. Elle était interrogée par le service Hausa de RFI.
« La majorité d'entre nous, nous étions dans le dortoir, d'autres se trouvaient dans le restaurant en attendant que le dîner soit servi, y a celles qui se trouvaient dans la mosquée pour prier... C'est à ce moment-là que nous avons commencé à entendre les coups de feu. Les élèves ont commencé à courir, à escalader le mur. Certaines filles sont parties en ville, certaines en brousse, mais je vous assure que personne n’a passé la nuit dans l'établissement. Moi, j'ai passé la nuit dans une maison à quelques mètres de notre école, mais jusqu’à présent, je n’ai pas retrouvé ma sœur ».
Une délégation officielle conduite par le ministre de l'Information et le ministre des Affaires étrangères est actuellement en route pour la localité de Dapchi.