Casseroles vides en main, sur lesquelles elles tapent, 200 à 300 femmes sont rassemblées devant la Bourse du travail de Cotonou. Des commerçantes, des artisanes, arrivées au compte-goutte après avoir franchi les barrages policiers.
Imelda, vendeuse de tapioca, jeune mère de deux enfants, est en colère et veut rencontrer le président béninois Patrice Talon « pour lui dire ce qu’il y a dans son ventre ». Lui dire que « si tu prends un tapioca de 1 kilo maintenant, tu ne peux pas le vendre pour donner à manger à tes enfants. On souffre vraiment, il n’y a plus d’argent ».
Itinéraire refusé
Impossible, l'itinéraire vers la présidence a été refusé. La préfecture en a proposé un autre vers le ministère des Affaires sociales, où les manifestantes pourraient être reçues. Mais les femmes ne veulent pas changer.
Thérèse Waounwa, l'organisatrice du rassemblement, se montre ferme : « Nous sommes les femmes du Bénin qui veulent marcher pacifiquement pour aller voir leur enfant Patrice Talon et voilà ce qu’on nous met ! C’est lui-même qui nous a montré que les femmes lui font peur ! Sinon, pourquoi tout ce dispositif de guerre ? », s’interroge à voix haute la présidente du Conarab.
Thérèse Waounwa parlemente avec les policiers, leur demande de les encadrer. Les femmes avancent à quelques mètres des CRS. Avant de suspendre la marche. « Nous ne sommes pas venues pour nous bagarrer, mais nous irons un autre jour ! » affirment-elles.
C'est finalement à l'intérieur de la Bourse du Travail que les six doléances adressées au chef de l'Etat sont lues.