Malgré des tensions dans la salle, le juge Malick Lamotte a su mener avec brio la première partie de ce procès très médiatique. En se faisant respecter, mais en respectant aussi « la loi qui nous rassemble ici », a déclaré plusieurs fois le président. Au cœur des débats, l’utilisation des fonds alloués chaque mois, 30 millions de francs CFA, entre 2011 et 2015, au maire de Dakar.
Khalifa Sall et ses avocats se sont évertués, en revenant sur l’histoire de la ville, en citant près de 20 témoins, à prouver que ces fonds sont des fonds politiques, que le mécanisme basé sur des fausses factures pour justifier ces fonds était en place bien avant l’arrivée du maire en 2009. Conclusion de Khalifa Sall : ce procès est politique et ne vise qu’à stopper sa carrière.
Du côté de l’Etat, on estime au contraire qu’il n’y a rien de politique, que ce dossier est une affaire de droit commun, qu’il y a bien eu, au final, détournement de deniers publics. Même état d’esprit du côté du procureur Bassirou Gueye. Toutes les parties ont donc jusqu’à jeudi matin pour préparer leurs arguments. Deux journées devraient être consacrées aux plaidoiries et au réquisitoire.