Leila Zerrougui n’arrive pas en terre inconnue. Elle a déjà travaillé pour plusieurs missions de l’ONU et a même été numéro 2 de la Monusco de 2008 à 2012. Ceux qui l’ont connue à Kinshasa à l’époque vantent sa force de caractère, sa finesse d’analyse et sa longue expérience dans le domaine des droits de l’homme.
Mais la diplomate arrive sur un terrain miné. La crise politique interne se durcit, plusieurs marches ont été dispersées dans le sang, l’opposition et les laïcs soutenus par l’église catholique en annoncent de nouvelles, et les foyers d’insécurité restent nombreux. Autant de défis pour la Monusco, dont la marge de manœuvre semble pourtant se réduire. Le dialogue avec les autorités est tendu.
Sourcilleuse sur sa souveraineté, Kinshasa tolère de moins en moins bien les critiques de la Monusco, sur la question des droits de l’homme notamment. Le président Kabila a accusé fin janvier la mission d’être inefficace, de vouloir mettre son pays sous tutelle et lui demande de réduire la voilure.
Dans plusieurs régions, la coopération militaire ONU/armée congolaise est en panne, autour de Beni et dans les Kasai notamment. Dans ce contexte, le renouvellement du mandat de la mission fin mars pourrait constituer pour Leila Zerrougui un premier virage difficile.