Les autorités tchadiennes ont été claires : la marche du « Jeudi de la colère » est interdite. Chaque rassemblement sera dispersé, chaque participant risquera une arrestation et les partis politiques impliqués, une suspension voire une dissolution.
Et pour Ahmat Mahamat Bachir, ministre de la Sécurité, il n’y aura pas d’exception : « Nous avons à maintes reprises répété et nous allons continuer à le répéter. Les conditions sécuritaires ne permettent pas la marche. Est-ce que la marche résout les problèmes ? Bien au contraire. On ne permettra pas à qui que ce soit de troubler l’ordre public ni d’être au-dessus de la loi ».
Un discours d'intimidation, selon les organisations de la société civile, qui ont lancé le mot d'ordre, et restent déterminées à descendre dans la rue. Ray's Kim est un artiste, rappeur, et c’est aussi le porte-parole de la plateforme « Au nom du respect » (Andur) : « Nous ne sommes pas une rébellion. Nous sommes justes des citoyens qui avons décidé de dire notre ras-le-bol, c’est-à-dire on marche d’un lieu à un autre, et devant les commissariats d’arrondissements, on va s’arrêter pour lire notre motion. C’est un truc pacifique en fait. Dans notre communiqué, on a demandé que les forces de l’ordre se mettent à disposition pour pouvoir encadrer la marche. Encadrer, c’est plus facile que de réprimer ».
De leur côté, les syndicats eux ont durci la grève, en appelant ce mercredi les établissements de santé publique à suspendre leur service minimum.