Si les migrants d'Afrique subsaharienne traversent le désert pour arriver en Libye, avant d'atteindre l'Europe par la mer, d'autres candidats arrivent en Libye, en toute légalité, mais tombent, eux aussi, entre les mains de trafiquants.
Il s'agit de Pakistanais qui arrivent en Libye en passant par des bureaux d'offre d’emplois qui servent de couverture à ce trafic. C'était le cas des 16 Pakistanais parmi les 90 migrants qui ont trouvé la mort sur le bateau, vendredi dernier, qui était parti de la ville libyenne de Zawiya.
Ces bureaux d'offre d’emplois – qui existent dans le pays d’origine mais aussi en Libye - octroient, à ces migrants, des visas et des papiers pour un travail fictif à Tripoli.
Suite au dernier naufrage, les autorités pakistanaises ont annoncé l'arrestation de quatre de leurs ressortissants, en rapport avec ce trafic, alors que certains employés dans des ambassades libyennes, en Asie, sont aussi impliqués dans ce genre de trafic. Selon la presse pakistanaise, ils facilitent l'obtention de papiers à des centaines de Pakistanais.
« Nous avons remarqué une multiplication de demandes de création de ces bureaux d'emplois, ce qui a attiré notre attention mais l'implication de certains diplomates libyens dans cette affaire a stoppé nos investigations », a déclaré un responsable sécuritaire libyen.
Ces bureaux qui prétendent obtenir du travail aux migrants pakistanais jouent un le rôle de médiateur pour soutirer de l'argent aux parents de ces migrants quand ces derniers tombent dans les mains de trafiquants et de milices.