Associé à l’aile dure de l’opposition, Miguna Miguna a été arrêté de façon musclée à son domicile ce vendredi matin. Très médiatique, l’avocat était aux premières loges lors de l’investiture de Raila Odinga. Volontiers provocateur, Miguna Miguna avait déclaré après la cérémonie : « Si l’on doit m’emmener au tribunal pour avoir fait mon devoir, alors venez m’arrêter mes chéris, venez ».
La police l’a finalement interpellé chez lui, cassant au passage portes, fenêtres et gazant ses partisans rassemblés autour de la maison. Cette arrestation a entraîné des manifestations notamment dans le bidonville de Kibera, à Nairobi.
Des médias coupés
Le pouvoir continue à s’en prendre à l’opposition tout en attaquant les journalistes. Quatre médias ont été coupés par le gouvernement. Pourtant jeudi, la Haute Cour avait ordonné aux autorités de rétablir le signal. Mais Citizen TV, KTN, NTV et Inooro TV n’émettent toujours pas. Ce matin encore, lors d’un événement à l’école de police, le président Kenyatta a demandé aux journalistes de partir.
Les diplomaties étrangères ont tour à tour condamné les derniers événements. Britannique, Américains et Européens ont critiqué la prestation de serment de Raila Odinga, disant qu’elle n’était pas favorable au dialogue, que la Constitution devait être respectée, et rappelant qu’Uhuru Kenyatta était bien le président. Les chancelleries ont également demandé aux autorités de laisser les médias émettre. Sans succès pour l’instant.