Deux fois déjà, les avocats se sont rendus au secrétariat d'Etat à la Défense, le SED, à Yaoundé. Et deux fois, on leur a expliqué qu'on ne pouvait ni les laisser entrer, ni leur confirmer la présence des séparatistes anglophones extradés du Nigeria.
Aucune information officielle donc, mais pour l'un de ces avocats, il ne fait aucun doute que les séparatistes extradés, ou au moins une partie d'entre eux, se trouvent bien au SED. On sent une agitation, explique-t-il. Les conditions de sécurité ont été renforcées et les gendarmes sont plus nombreux que d'habitude.
Du côté du gouvernement, on assure que les militants anglophones sont à la disposition de la police judiciaire, sans donner plus de détails. Après des semaines de discussions pour les faire extrader, les autorités camerounaises souhaitent que ces militants séparatistes soient jugés pour ce qu'elles estiment être des actes terroristes.
Leur arrestation est un succès pour Yaoundé. Elle porte un coup sévère aux sécessionnistes, estime un chercheur de l'International crisis group. Mais selon lui, c'est loin d'être une victoire définitive, car les militants les plus durs, les plus radicaux, n'ont pas été arrêtés.