La photo a fait le tour de Facebook : un vieil homme allongé par terre dans l'herbe tente de se protéger le visage avec les mains. Debout à côté de lui, un jeune homme tient un bloc de pierre au-dessus de sa tête. Autour, des dizaines de personnes assistent à la scène sans bouger. Avant de recevoir cette pierre sur le visage, l'homme a été tabassé par la foule, explique la police. Il est mort à l'hôpital, quelques minutes plus tard.
Les étudiants de l'université de Fianarantsoa l'ont soupçonné d'avoir commis un vol. Certains disent qu'il avait dérobé un chargeur de téléphone portable, d'autres expliquent que c'était une tablette. La police indique être en train de recouper les informations pour savoir ce qui s'est vraiment passé.
Le manque de confiance de la population envers la justice est souvent mis en avant pour expliquer ces cas de vindictes populaires. « Dans tous les cas, une telle violence est inadmissible. Ce n'est même pas compréhensible », indique Mireille Rabenoro, la présidente de la Commission nationale indépendante des droits de l'homme.
« Il faudrait vulgariser la loi sur l'abolition de la peine de mort pour que les gens comprennent bien qu'aucun tribunal ne peut condamner à mort et encore moins de simples citoyens », continue la présidente de la CNIDH. Cette organisation se dit inquiète de voir les lynchages arriver jusque dans les universités. Elles prévoient de s'y rendre pour sensibiliser les étudiants.