Experts de l’ONU tués en RDC: la disparition de «Bula Bula» inquiète

En République démocratique du Congo (RDC), l’homme qui était présenté comme commanditaire du meurtre de deux experts onusiens a disparu. Constantin Tshidime dit « Bula Bula », chef du village de Moyo Musuila, serait détenu par les services de renseignement. Sa famille et ses avocats disent avoir reçu des informations selon lesquelles il ne serait plus entre les mains de la justice militaire mais à Kinshasa, dans un service de renseignement. Ils craignent pour sa santé et pour sa vie.

Ce n'est pas la première fois que cela arrive dans ce dossier sur l’assassinat de l’Américain Michael Sharp et la Suédoise Zaida Catalan, le 12 mars 2017, non loin de Bunkonde, dans la province du Kasaï Central.

L'un des principaux accusés, un agent de l'Etat, José Tshibuabua, et le principal témoin du meurtre, Jean Bosco Mukanda, avaient eux aussi quitté les geôles de la justice militaire pour les locaux d'un service de renseignement.

A chaque fois, cela arrive quand l'enquêteur de l'ONU, le Canadien Robert Petit, et ses experts sont en RDC pour suivre cette affaire du meurtre des deux experts de l’ONU. C'est en tout cas ce que constate Maître Trésor Kabangu, l'un des avocats de Bula Bula, joint, samedi 27 janvier, par RFI.

« Selon les informations, il semblerait qu’il est ait été amené à Kinshasa par un service dont j’ignore le nom. Alors qu’il était entre les mains de l’auditorat supérieur, il est allé à Kinshasa. Je me suis tout de suite demandé, par quelle voie il y est allé, avec quels documents, dans quelle détention ? Je ne sais pas dans quel régime il se retrouve pour le moment. C’est vraiment regrettable », constate Maître Tresor Kabangu

« Le rendez-vous, par rapport à la continuité de l’instruction, était fixé à mardi ou à lundi, je ne m'en souviens plus. Est-ce qu’il était déjà ici, à Kananga, et que l’audition n’a pas pu continuer ? Ne pouvez-vous pas dire qu’il y a là quelque chose ? »

L'avocat de la défense s'inquiète également pour son autre client, José Tshibuabua, malade selon lui, et qui ne recevrait pas les soins appropriés en prison. Inquiétude également pour une autre personnalité citée dans ce dossier mais qui n’a jamais officiellement été arrêtée, Thomas Nkashama. Ce dernier se trouverait lui-même en détention, à Kinshasa.

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