Pour Human Rights Watch, « les forces de sécurité congolaises ont battu un triste record », le 31 décembre, en tirant des gaz lacrymogènes à l’intérieur même de trois églises, parfois en pleine messe, et en usant de « balles en caoutchouc » et dans certains cas de « balles réelles » à l’extérieur de plusieurs paroisses pour « empêcher des processions pacifiques ».
L’ONG dit avoir mené des entretiens avec 86 personnes victimes, témoins, religieux et politiques, et dénonce également les « intimidations musclées » dont ont été victimes des Congolais qui tentaient de se rendre à l’église, bloqués à des barrages, alors qu’ils n’avaient parfois que bibles et rameaux à la main.
En plus des 8 morts qu’elle a recensés, l’ONG dit avoir reçu des « informations crédibles » sur au moins « 20 autres personnes » dont les corps auraient été « emmenés par les forces de sécurité » et resteraient introuvables.
L’ONG promet donc de poursuivre son enquête. A la veille de la marche de dimanche, Ida Sawyer, directrice pour l’Afrique centrale de Human Rights Watch demande aux « partenaires internationaux » du Congo d’envisager « de nouvelles sanctions » contre ceux qui « violent la liberté de culte et de réunion pacifique » afin « de montrer au président Kabila que de nouveaux abus ne sauront être tolérés ».
La police congolaise assure de son côté que 5 personnes ont été tuées le 31 décembre, dont un policier, le tout sans lien avec les manifestations.