« Après la signature de l’accord de cessez-le-feu entre nos deux parties, et conformément aux dispositions de cet accord, je me permets ce jour de faire démarrer les travaux de la mise en œuvre de cet accord (...) Nous n'avons plus le droit de reculer. La population du Pool ne mérite pas ce qu'elle subit ». C'est en ces termes que le ministre de l'Intérieur Raymond Zéphirin Mboulou a donné le coup d'envoi des discussions.
Autour de la table, douze représentants du gouvernement et douze autres du Pasteur Ntumi conduits par Ané Philippe Bibi venu droit du Pool où il est resté aux côtés de l’ancien chef rebelle depuis qu’il a rejoint le maquis en avril 2016. Jean-Gustave Ntondo qui a signé l’accord le 23 décembre à Kinkala avec un représentant du gouvernement fait également partie de l’équipe.
Pour l'heure, rien n'a fuité de cette première rencontre entre les représentants du gouvernement et ceux du pasteur Ntumi. Le dialogue – qui devrait se poursuivre dans les prochains jours – se déroule à huis-clos. On sait en revanche que les représentants du pasteur souhaitent apporter quelques modifications au texte de l'accord.
« Un temps pour tout »
Ils souhaitent notamment que les revendications de Ntumi soient intégrées à l'accord. Par exemple, la loi d'amnistie générale, la libération des détenus politiques ou encore le retrait de l'armée congolaise du Pool... Des revendications formulées quelques jours après la signature de l'accord de paix.
On ne sait pas encore quelle sera leur marge de négociation. Mais en fin d'après-midi, Gaston Nitou-Samba, le représentant du pasteur Ntumi en France et en Europe, disait avoir eu de bons échos de cette première rencontre et il se montrait confiant quant à la suite de ces pourparlers.
Pour le ministre Raymond Mboulou, l’heure est aux négociations d’une paix véritable : « Il y a un temps pour tout : un temps pour faire la guerre et un temps pour faire la paix : le temps de la paix est arrivé. Travaillons donc dans ce sens les yeux rivés vers cette valeur divine. Autrement le peuple du Congo ne nous pardonnera jamais », a-t-il déclaré.
La situation humanitaire et sécuritaire du Pool affecte au moins 138 000 personnes.