Cyril Ramaphosa ne cherche pas la confrontation. Son discours est finalement assez semblable à celui d’il y a trois semaines, au moment de son élection à la tête de l’ANC.
Pourtant, Ramaphosa est aujourd’hui en position de force face à un Jacob Zuma dos au mur et même hué, ce samedi matin, à son arrivée dans le stade. Bien que Ramaphosa n’ait pas évoqué directement le cas du président de la République, il a changé de ton lorsqu’il a évoqué la lutte contre la corruption. « L’enquête sur la corruption généralisée à la tête de l’Etat doit commencer immédiatement pour trouver les coupables », a-t-il déclaré.
Cyril Ramaphosa fustige aussi les délégués qui sèment le trouble au sein même de l’ANC. « Nous les amènerons dans notre quartier général et nous leur demanderons clairement : expliquez-nous pourquoi vous voulez diviser notre mouvement », a poursuivi l’actuel vice-président sud-africain.
Le reste du discours a été assez lisse. Le nouvel homme fort de l’ANC s’est contenté de rappeler les priorités du parti, à savoir la redistribution des terres, la gratuité de l’éducation supérieure ou encore le bon fonctionnement de l’Alliance Tripartite au pouvoir.
Le maître mot est encore l’unité. Une unité de façade qui donne du répit à Jacob Zuma ou, du moins, qui repousse l’échéance de son départ.
Extrait du discours de Cyril Ramaphosa
« Nous répétons que la corruption doit cesser. Ils l'a décorent en l'appelant collusion, en l'appelant irrégularités financières, en l'appelant rectification. Mais tout cela n'est qu'une seule chose, c'est la corruption. Et nous voulons que tout cela se termine. Ce défi a été rendu encore plus difficile par le scandale de corruption à la tête de l'Etat, dans lequel des milliards de dollars ont été illégalement détourné par certains individus. L'ANC remercie le président Jacob Zuma d'avoir nommé une commission d'enquête sur ce scandale de corruption, qui devra faire la lumière sur ce qui s'est passé. La corruption et la collusion doivent être combattues ! »