Crime crapuleux ou politique ? « On a la ferme conviction qu'il s'agit d'un crime commandité » commente aujourd'hui un magistrat du parquet.
Dans la nuit du 16 au 17 novembre 2013, Modeste Bria, directeur des services judiciaires au ministère de la Justice, est attablé dans un petit bar du quartier Sica 2 à Bangui. Deux hommes s'assoient à la table d'à côté, puis le suivent lorsqu'il quitte les lieux. Au moment où il regagne son véhicule, ils l'abattent et repartent avec la voiture. Des éléments qui accréditent la thèse d'un crime commandité.
A la vérité, personne n'a jamais réellement cru à la thèse du crime crapuleux mise en avant à l'époque par le gouvernement du régime Djotodia. La conséquence - peut être voulue par les instigateurs présumés - aura été le blocage complet du système judiciaire centrafricain pour des mois.
Mardi, devant la Cour criminelle de Bangui, les deux accusés, dont la trace a été retrouvée dans la ville de Bria, ont été présentés comme appartenant alors à la Seleka et liés à Noureddine Adam.
Toutefois, ni Malam Oumar alias Oumar Saïd ni Bienvenu Junior Bolowane n'étaient dans le box pour répondre à ces accusations. Selon le parquet, le second pourrait même être mort. Mais en l'absence de certitude, il a été condamné comme son comparse à la perpétuité et 250 millions de francs CFA de dommages et intérêts.