Willy Lukolia gère de la distribution de l'électricité pour la capitale. La dernière fois qu'il a vu site de Funa inondé à ce point c'était en 2012. A l'époque les murs de protection avaient été rehaussés. Mais cette fois, à cause des nouvelles constructions, dit-il, et des déchets qui obstruent la rivière voisine, cela n'a pas suffi.
« Pendant tout ce temps, il y a eu des constructions. Vous voyez même des maisons à étages qui ont poussé. Les gens ont construit pratiquement dans le lit majeur de la rivière. Et même au niveau des berges. Si bien que, l’écoulement ne se fait pas correctement. Et dans cette rivière, il y a pas mal de déchets. Et ça obstrue le passage sous les ponts. »
La SNEL (Société nationale d'électricité) estime à 400 000 dollars le manque à gagner pour 40 heures d'interruption. Mais ce n'est pas tout. A 200 mètres de là, au milieu des habitations et au-dessus d'un tas de bouteilles en plastiques charriées par les inondations s'élève l'un des principaux pylônes du quartier.
Depuis jeudi, il menace de tomber. « Le pied du pylône est pratiquement à plus ou moins 2m30, 3m de l’érosion, explique Alex Kadiayi responsable du transport de l'électricité. Il faut faire vite pour éviter le pire. C’est un pylône qui tient les autres pylônes, et s’il s’écroule, c’est un tas de pylônes qui va s’écrouler. Là, ce n’est pas en 40 heures qu’on va les remonter. »
Sous le regard inquiet des habitants, les équipes de la SNEL continuent d'évaluer les dégâts, alors que de la saison des pluies est loin d'être terminée.
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