La Guinée équatoriale a-t-elle échappé à un coup d'Etat ? C'est en tout cas ce qu'a semblé dire le président samedi, à l’occasion de la cérémonie des « vœux de bien-être » adressés au président par le public, les militants du parti au pouvoir, les institutions législatives et le pouvoir judiciaire, et retransmise par la télévision d'Etat.
« On est en train d'organiser une guerre car ils disent que j'ai passé beaucoup de temps au pouvoir », a déclaré Teodoro Obiang Nguema, 75 ans et 38 ans au pouvoir, en appelant ses compatriotes à la « vigilance ».
Même s’il n’a pas explicitement fait référence à la trentaine d’hommes interpellés mercredi à la frontière entre le Cameroun et la Guinée équatoriale, ces déclarations interviennent après ce que Malabo avait qualifié de « tentative d’invasion et de déstabilisation ».
« Je veux une transition heureuse, je ne veux pas la guerre », a également affirmé le président Obiang à cette occasion. « Je ne suis pas au pouvoir parce que je veux y être. Quand vous voulez, vous pouvez me dire : "Président, tu as déjà travaillé beaucoup", et je m'en irai ».
Pour Géronimo Osa Osa Ekoro, secrétaire général du parti au pouvoir, l’appel à la vigilance du président est grandement justifié car il s’agissait bien d’une tentative de coup d’Etat.
Depuis les élections en novembre dernier où le parti au pouvoir a obtenu 99 sièges sur 100 au Parlement, l'opposition dénonce l'arrestation de plusieurs dizaines de ses militants.
(Avec AFP)