Présidentielle au Liberia: Joseph Boakai reconnaît sa défaite

Hier footballeur, aujourd'hui sénateur et demain président du Liberia. Vendredi 28 décembre, la Commission électorale a confirmé la victoire de George Weah au second tour de l'élection avec 61,5% des suffrages.

L'adversaire malheureux de George Weah, le vice-président Joseph Boakai, a prononcé un discours d’homme d’Etat d’une grande dignité devant des centaines de partisans, de supporters et de journalistes, certains en larmes.

Ce n’est qu’à la dixieme minute de son intervention qu’il a précisé qu’il acceptait les résultats de l’élection. En clair : qu’il n’exercerait aucun recours à la commission électorale ou à la Cour suprême. Mais, pour qui l’écoutait attentivement, il était clair dès la premiere phrase que le vice-président allait, face à George Weah, tirer son chapeau.

Joseph Boakai a déclaré qu’il ne souhaitait pas qu’une seule goutte de sang soit versée en son nom. Il a expliqué qu’il avait téléphoné à George Weah pour le féliciter. Il a également dit reconnaître le verdict des urnes, que les Libériens s’étaient exprimés et qu’il fallait les entendre.

« Je félicite notre président élu à qui je tends la main en guise d’amitié, bonne volonté et gratitude pour une joute électorale historique, sachant très bien que notre pays doit se réconcilier avec lui-même, alors qu’il s’apprête a emprunter les chemins de la transformation », a-t-il déclaré.

« Il veut que le pays aille de l’avant »

Ce discours était d’une grande solennité de la part d'un homme de 73 ans décrit comme un serviteur de l’Etat et qui a appelé les Libériens à aller de l’avant ensemble et à tourner la page.

« Je me sens honorée d’être là et d’être associée à un homme d’État comme Joseph Boakai, lance ainsi Mama Bility, une responsable de l’équipe de campagne du candidat malheureux. C’est la première fois dans l’histoire de notre pays qu’un dirigeant politique reconnait sa défaite. Ce n’est jamais arrive auparavant. Et c’est ce que vient de faire notre candidat : il demande à l’opposition d’enterrer la hache de guerre. Il le fait sans arrières pensées. Il veut que le pays aille de l’avant ».

Un jour historique

George Weah doit désormais prendre à son tour la parole. De nombreux Libériens étaient ce 29 décembre en train de se diriger vers le siège de son parti, le Congrès pour le changement démocratique (CDC).

Ses partisans et ceux des autres partis politiques qui lui ont apporté leur soutien au second tour, voudront probablement être présents également. Pour de nombreux Libériens, il s'agit d'un jour historique : pour la première fois, une présidente démocratiquement élue passe le pouvoir à un autre.

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