Ce sont de vrais motifs de satisfaction pour les avocats du général Gilbert Dienderé. Selon Maître Mathieu Somé, les infractions les plus importantes ne concernent pas son client. Il s'agit de l'association de malfaiteurs, l'acte de terrorisme, la séquestration, le crime contre l'humanité, la détention illégale d'armes.
La chambre de contrôle a en revanche retenu contre le présumé cerveau du putsch les termes de meurtre, de coups et blessures, d'attentat à la sûreté de l'Etat, de trahison et d'incitation à la commission d'actes d'indiscipline.
Certains soldats de l'ex-Régiment de sécurité présidentielle (RSP) ont été chargés par de nouvelles infractions. « Un de mes clients qui avait bénéficié d'un non-lieu total depuis l'ordonnance du juge d'instruction, est désormais accusé de charges très lourdes : acte de terrorisme, crime contre l'humanité, complicité d'attentat à la sûreté de l'Etat, complicité de coups et blessures volontaires », a expliqué Maître Larousse Hien.
Plusieurs avocats ont déjà annoncé qu'ils vont se pourvoir en cassation contre certaines décisions de la chambre de contrôle.
Non-lieu en faveur du président du CDP
A défaut de voir inculpés certains chefs militaires, comme l'ex-chef d'état-major général des armées burkinabè, les avocats du général Gilbert Dienderé entendent demander leur comparution comme témoins en cas de procès.
Après son retour volontaire d'exil et un séjour à la maison d'arrêt et de correction des armées, le président du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), l'ex-parti au pouvoir, lui, a bénéficié d'un non-lieu. Aucune charge n'a ainsi été retenue contre lui.
« Notre client Eddie Komboïgo a été totalement blanchi », a déclaré à la presse l'un de ses avocats à la sortie de l'audience. Eddie Komboïgo a été accueilli par les acclamations des militants de son parti à sa sortie du tribunal. Il a martelé que son parti « n'est mêlé ni de près ni de loin au coup d'Etat de septembre 2015 ».