Après une première audience, ce procès a repris ce mardi 26 décembre avec une nouvelle composition puisque l’ancienne équipe avait beaucoup tâtonné avec les règles de procédures et a été dessaisie. On parle même dans les couloirs du Palais de justice de « violation des droits de la défense ».
Cela dit, dans le box des accusés n'étaient présents qu'une dizaine de personnes sur la quinzaine mis en cause. Certains sont en fuite alors que d’autres sont morts en détention. Des présumés coupables poursuivis pour des crimes graves : assassinat, complicité d’assassinats, association de malfaiteurs, détention d’armes de guerre, détention et consommation de chanvre indien.
« La façon avec laquelle ce dossier a été bien monté, nous rassure, nous avocats de la partie civile, quant à l’issue heureuse de la défense des droits de nos clients dans cette affaire », estime l’avocat de la partie civile, maître Mohamed Sampil.
« Je ne vais pas dire que c’est grave puisque depuis l’enquête préliminaire, les infractions qui sont portées à l’encontre de nos clients, le juge n’a fait qu'un sourire à charge », estime de son côté maître Jean-Baptiste Jocamey Haba, avocat de la défense.
S’ils sont reconnus coupables, que risquent-ils ? « Heureusement que dans notre droit, la condamnation à mort n’est plus de mise mais la condamnation à perpétuité existe toujours », rappelle maître Haba.
Ce procès va sans doute heurter la conscience nationale compte tenu de la personnalité de Mme Aïssatou Boiro que les Guinéens, même ceux qui ne l’ont pas connu, ont pleuré. Elle va maintenant bénéficier d’un procès grâce essentiellement à la détermination de son époux, le professeur Ibrahima Boiro.
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