Olivier est gardien du parking qui jouxte le grand village artisanal de Libreville où deux journalistes danois ont été agressés par un Nigérien, ce 16 décembre. Cet incident a ruiné son activité.
« Les petits Français qui viennent ici comme touristes, ils nous donnaient des petits billets de 500 francs CFA, ils garaient leurs voitures bien tranquillement, raconte-t-il. Il [l'agresseur] a tout gaspillé. Voilà maintenant qu'il a mis tout le monde dans le pétrin. »
Le village reste cadenassé. « Fermé », a-t-on écrit avec la peinture rouge sur toutes les portes. Des policiers armés continuent à veiller sur le site qu'il est strictement interdit de filmer.
Solidarité avec les musulmans
Dans un autre village artisanal situé à environ 300 mètres de là, les vendeurs présents n'ont vu passer aucun touriste. Ils sont inquiets et en colère contre l'agresseur.
« Il ne faut pas mélanger tout le monde, il ne faut pas impliquer la religion, ce genre d’acte nous inquiète », explique l'un d'entre eux. « On n’a pas vu les Blancs venir ici, pourtant tous les clients sont des Blancs », selon un autre. « Il ne venait pas là-bas puis il est venu juste gaspiller le village, c’est regrettable en fait, d'après un troisième. C’est ignoble ».
A la tête d'une délégation de religieux, l'archevêque de Libreville, Mgr Basile Mvé Engone, s'est rendu lundi 18 décembre à la grande mosquée de Libreville pour exprimer sa solidarité aux musulmans.
Dans un communiqué, le consulat du Niger au Gabon a de son côté condamné cette agression « qui ne reflète pas l'image et les valeurs sociales des Nigériens ».