« La lettre intitulée "L’aube d’une nouvelle République" est restée sur sa ligne, l’écriture est fondée sur la liberté et le courage. C’est une lettre qui tranche un peu avec ses écrits, qui sont d’habitude très véhéments », a confié le rédacteur en chef du quotidien camerounais au micro deRFI.
« La forme de tout cela c’est qu’il essaie d’expliquer qu’il est un écrivain et que sa fonction d’écrivain lui permet de dire un certain nombre de choses, comme il le voit, comme il le sent, pour se défendre, à mon avis, de ce dont on l’accuse. C’est un acte de militant. C’est un acte pour montrer qu’il est enfermé peut-être, mais son esprit ne l’est pas. Son esprit va au-delà des quatre murs », a-t-il ajouté.
Haman Mana a également justifié sa décision de publier la lettre de Patrice Nganang : « Comme directeur du journal, j’ai pris la responsabilité de la publier, parce que c’est une question de principe pour moi. Il faut que les gens puissent s’exprimer sur la manière dont le pays est géré. Il y a des menaces sur la liberté de s’exprimer dès qu’il s’agit de cette question-là ».
L'écrivain est en garde à vue dans les locaux de la police judiciaire de Yaoundé depuis mercredi 6 décembre, accusé notamment d'offense au chef de l'Etat et de menaces de mort. En cause : un texte que l'auteur de « Temps de chien » avait publié le 3 décembre dernier sur sa page Facebook.
Selon l'avocat de l'écrivain, Maître Emmanuel Simh, la détention de M. Nganang est « parfaitement illégale ». « Depuis la date de son arrestation, aucune garde-à-vue ne lui a été notifiée de manière formelle. Cela signifie que pendant 5 jours, il a été détenu sans aucun mandat de justice légale », a-t-il déclaré sur RFI.