Kawangware 56, dans l’ouest de Nairobi. C’est l’un des quartiers où les manifestations de l’opposition ont été les plus violentes ces derniers mois.
A l’ombre d’une plaque de tôle, le jeune Kevin partage une cigarette avec ses amis. Ils sont en colère contre Raila Odinga. « Il a laissé tomber les Kényans. Ici nous nous sommes battus avec la police et il y a des jeunes qui sont morts en se battant pour Raila Odinga. Alors maintenant nous sommes très déçus », explique-t-il.
Même déception exprimée par les couturières de l’autre coté la rue. Maureen attendait l’investiture avec impatience. « Je suis très triste car je m’attendais à ce que cela soit un grand jour. Il nous avait dit qu’il nous mènerait vers la terre promise. Mais aujourd’hui, nos rêves ont volé en éclats », désespère-t-elle.
Malgré cela, Maureen et ses collègues disent continuer de soutenir Raila Odinga, quoi qu’il décide. Et tant pis si cela cause de nouvelles violences dans le bidonville.
Ce n’est pas l’avis de Bonniface, commerçant, qui est soulagé. « S’il avait prêté serment, les violences auraient continué. Mais nous avons déjà beaucoup souffert. Aujourd’hui, nous n’avons plus d’argent. Nos boutiques ont été pillées, brûlées. Aujourd’hui, je voudrais qu’il se retire, qu’il accepte la défaite », insiste-t-il.
La NASA a promis d’annoncer une nouvelle date d’investiture très prochainement, assurant continuer la lutte. Mais les habitants de Kawangware y croient de moins en moins.
La décision de Raila Odinga a par ailleurs été saluée par l'ambassadeur des Etats-Unis à Nairobi, Bob Godec, qui dans un tweet s'est félicité d'une étape positive, et a encore une fois appelé les différentes parties au dialogue.