Pendant deux jours, les délégations guinéenne et malienne, conduites par les ministres de l'Administration du territoire de ces deux pays, se sont rencontrées à Kankan suite aux affrontements de la fin novembre concernant la paternité d’un site d’orpaillage. Elles se sont penchées sur un projet de traité bilatéral sur la délimitation et la gestion de cette frontière.
« Le problème qui nous a préoccupés est celui des convoitises sur les zones d’orpaillage. C’est cela qui a entraîné les incidents que nous avons regrettés. Donc, nous sommes partis à Kankan pour faire le point avec nos homologues sur cette question de travaux de délimitation. Puis nous nous sommes rendus côté guinéen, à Kantédou, afin de présenter les condoléances et apporter des messages d’apaisement pour que ces affrontements cessent, explique Tiéman Coulibaly, le ministre malien de l'Administration du territoire. Après nous nous sommes rendus sur le territoire malien, à Gnaouléni, là où il y a eu les incidents, pour faire le même exercice. Nous avons obtenu une réunion publique dans chaque localité pour rappeler un certain nombre de règles. Et surtout dire que nous ne pouvions pas, en tant que gouvernement, accepter que des ressortissants maliens et guinéens s’affrontent. Cela n’est pas acceptable compte tenu des liens historiques, des liens culturels, familiaux qui existent entre ces populations. On pense que les messages ont été entendus, en tout cas les différentes forces de sécurité travaillent à cela, communiquent, échangent des informations pour que cela n’arrive plus. »
Selon le ministre malien de l'Administration du territoire, les travaux pour mener sa mission à bien sont « très avancés ». « Il y a déjà des équipes qui travaillent pour esquisser des propositions de tracés. Cela devra nous conduire à rédiger un traité définitif aux fins de ratification par nos autorités, notamment les Parlements, assure Tiéman Coulibaly. Les incidents qui sont arrivés ne concernent pas exactement cette question de frontière, mais la délimitation scientifique et légale des frontières permet aux Etats de mieux s’organiser et de mieux administrer les zones frontalières. Cela nous permettra d’avoir une meilleure administration des zones frontalières et de mieux conduire la coopération et la gestion administrative des frontières. »