La confiance est rompue, déplorent les évêques. Un an après les négociations de la Saint-Sylvestre, il n'y a pas eu d' « avancée significative » vers une sortie de crise, explique le porte-parole de la Cenco, l'abbé Donatien Nshole, et le peuple congolais dit-il est « désemparé » : « On a mis en place un art d’embrouiller les gens. Même ceux qui torpillent l’accord le font au nom de l’accord. C’est tout un comportement qui a fait que la population a perdu confiance dans les institutions du pays. »
Mais cette fois pas question pour la Cenco de repartir dans des négociations ou de rejeter le calendrier électoral tel que publié. Ce serait ouvrir la voie à de nouvelles «manœuvres dilatoires », explique le porte-parole. Or il y a urgence, ce que réclament désormais les évêques ce sont des preuves de bonne foi. « Les évêques ne sont pas naïfs, au gouvernement par exemple ils demandent de publier un plan de décaissement de l’argent pour les élections, pour que la population sache vérifier si effectivement il y a cette bonne volonté d’aller aux élections. La population ne tolérera pas qu’à la fin de 2018 on se retrouve encore dans la même situation. »
Malgré de nombreux coups de canif dans le contrat, pour la Cenco, l'accord de la Saint-Sylvestre demeure cependant l'unique feuille de route qui doit guider le pays aux élections, car il comporte deux dispositions fondamentales : la garantie qu'il n'y aura pas de référendum et que le président Kabila ne se représentera pas.
Les évêques ont d'ailleurs « exhorté » le président Kabila à dire clairement aux Congolais qu'il ne sera pas candidat à sa succession, pour rassurer et « apaiser ». Ils s'inquiètent aussi des restrictions aux libertés de manifester qui risquent selon eux de pousser la population à opter pour la violence. Ils invitent les Congolais à la vigilance, sur l'organisation de l'élection et à manifester au besoin, mais de façon pacifique.