Maroc: pas de troisième mandat pour Benkirane à la tête du PJD

Au Maroc, une majorité des membres du Parti justice et développement ont refusé dimanche d'amender le statut intérieur du parti, lors d'une réunion extraordinaire tenue à Salé près de Rabat. L'amendement visait à donner le droit au secrétaire général sortant du parti islamiste, Abdelilah Benkirane, de briguer un troisième mandat à la tête du parti.

Plusieurs mois après son limogeage du gouvernement par le roi Mohamed VI lui-même, l'ancien Premier ministre marocain - et l'une des plus fortes figures politiques au Maroc depuis 2008 -, voit son espoir de briguer un troisième mandat de secrétaire général de son parti s'évaporer.

S'il a fallu passer par le changement des statuts internes du parti pour avoir ce troisième mandat, l'universitaire Youssef Belal affirme que le refus majoritaire de reconduire Benkirane « s'inscrit dans une volonté royale de l'exclure ».

« Les ministres qui veulent continuer dans l'expérience actuelle au gouvernement ne permettront pas à Benkirane de briguer un troisième mandat », explique ce chercheur. « Ils veulent ainsi envoyer un message positif et d'apaisement au palais, car le choix de Benkirane serait le choix de la confrontation. »

« Coup d'Etat »

Ce sont les ministres du PJD au gouvernement qui sont réputés proches du Palais, qui sont à l'origine de ce « coup d'état contre Benkirane », écrit un quotidien marocain, alors qu'un ancien juge va jusqu'à accuser le Palais de « l'assassiner politiquement ».

Juridique en apparence, cette bataille à un fond politique. La guerre d'influence s'accentue entre les grandes figures du parti. Plusieurs analystes craignent même, ce matin, pour l'avenir de ce parti en proie à la division.

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