Les habitants d'Oïcha, dans l'est de la RDC, ne réclamaient pas autre chose que des renforts militaires. La ville est située dans ce que l'on appelle « le triangle de la mort », une zone où les groupes armées sont particulièrement menaçants.
L'arrivée d'un nouveau bataillon en octobre dernier avait donc suscité de l'espoir. Mais la mort, coup sur coup, de quatre jeunes hommes au total en un mois sous les balles d'hommes armés en tenue militaire a sérieusement entamé la confiance de la population vis-à-vis de ces soldats.
« Au lieu d'essuyer nos larmes, l'armée accroît nos souffrances, ce n'est pas normal », déplore Jean Paul Paluku Ngahangondi, le président d'une ONG, la Convention pour la défense des droits humains.
Racket et intimidation
Indiscipline, intimidation, racket de la population, manque d'expérience, le nouveau bataillon, composé de jeunes soldats tout juste sortis de leur formation, attire désormais toutes les critiques.
Mais le porte-parole de l'armée sur place, Mak Hazukai, tempère. « Nos soldats sont accusés c'est vrai mais rien n'indique qu'ils sont responsables du drame de lundi », assure-t-il.
L'enquête est en cours, et les armes circulent beaucoup, explique l'officier. Quant au cas des trois jeunes gens tués le 6 novembre dans des circonstances similaires, le porte-parole assure que deux suspects ont été arrêtés. Il s'agit bien de militaires mais ils n'appartiennent pas au nouveau bataillon.