L'Union africaine, ainsi que plusieurs pays, ont effectué des démarches envers le GNA pour exiger que cesse ce que beaucoup qualifient désormais de « crimes contre l'humanité ».
Mais comment le gouvernement de Tripoli pourrait-il faire en sorte que les migrants africains soient mieux traités quand il ne peut même pas garantir que les Libyens mènent une vie normale ? s'interroge le chercheur Jalel Harchaoui, spécialiste de la Libye à l'université de Paris-VIII.
Il ajoute qu'il ne faut pas oublier que la Libye est toujours plongée dans la guerre civile, certes de basse intensité mais le conflit a tout dévasté dans le pays. Le mois dernier, la Banque mondiale a d'ailleurs prévenu que l'économie libyenne était « au bord de l'effondrement ».
« Réinitialiser » le processus de paix
« Le gouvernement de Tripoli est plus toléré que respecté par les groupes armés qui exercent le pouvoir réel », rappelle le chercheur. Ils gèrent l'ordre public, mais génèrent aussi l'activité économique, criminelle ou non, et donc les dernières sources d'argent qui nourrissent les familles de leur secteur.
Institué par la communauté internationale, le gouvernement de Tripoli n'est alors « qu'un maigre outil au service de la diplomatie, histoire d'avoir un interlocuteur que l'on puisse nommer "Libye" », dit un connaisseur du pays.
Selon International Crisis Group, pour faire cesser le cauchemar vécu par les migrants africains en Libye, il faut une réelle « réinitialisation » du processus de paix et la mise sur pied d'un gouvernement respecté par tous les belligérants.