Le tableau dressé par la Cenco n'est pas alarmant. Globalement, les agents de la Céni chargés de l'enrôlement ont été bien formés, le matériel correctement déployé et les observateurs bien accueillis - à l'exception notable du Kwilu où le représentant de la Céni a refusé de les accréditer. La Cenco a toutefois relevé certaines faiblesses qui l'inquiètent.
D'abord le délai : l'insécurité au Kasaï ne saurait expliquer le retard pris dans les autres provinces, soulignent les évêques. Ils déplorent aussi l'absence de chronogramme précis, ce qui a compliqué la tâche des observateurs, et regrettent que la Céni ait mis en place un appel d'offres chronophage pour l'acquisition du matériel. C'est la loi, a répondu le président de la commission électorale.
Sur le fichier à proprement parler, les observateurs de la Cenco s'inquiètent de la présence de doublons sans pouvoir dire dans quelles proportions et relèvent des cas d'électeurs autorisés à s'inscrire sans document d'identité valable, parfois même des mineurs.
Une appréciation « prématurée », a réagi le président de la Céni. Il assure que tout est prévu pour nettoyer le fichier dans un second temps. Trop insister sur les faiblesses du fichier électoral est « contre-productif », prévient-il, « car du consensus autour ce fichier dépend la crédibilité de l'élection et aussi le respect du calendrier ».
Le président de la Céni a tout de même soulevé « un point critique » en ce qui concerne le respect des délais. Il estime avoir encore besoin de 66 millions de dollars pour finaliser le fichier électoral. Et dit avoir besoin de cet argent avant la fin du mois de novembre pour rester dans les clous du calendrier.