Enclavées aux quatre coins de la Grande Ile, les communes rurales restent négligées par le pouvoir central. C'est ce qu'explique Rado Razafindra-Tsimba, le secrétaire général de l'association des maires ruraux.
« Ces communes-là sont délaissées complètement, surtout les communes qui sont dans la brousse. Il n’y a même pas de routes pour s'y rendre, donc les maires ne peuvent rien faire pour le développement de leurs communes. L’essentiel pour nous est que le pouvoir ait un regard envers nous, parce que l’Etat subventionne beaucoup les communes urbaines par rapport aux communes rurales ».
Sur les 3 200 euros de subventions que l'Etat doit verser à sa commune, Fidèle Manantsara, maire d'Antanambao Mahatsara, localité dans l'est du pays, n'en a reçu que la moitié pour le moment.
« Dans ma commune, explique le maire, il y a beaucoup de production agricole. Du riz, du maïs, des litchis, de la vanille aussi, mais c’est difficile d’accès. La route est très mauvaise. Il y a un manque de moyens, et surtout un manque d’infrastructures. »
Les maires lancent aussi un appel concernant leur manque de moyens pour lutter contre l'insécurité rurale, liée notamment aux dahalos, les voleurs de zébus.
« Il y a un mois, 20 dahalos ont attaqué notre commune. Lorsque les habitants ont appelé les gendarmes pour leur porter secours, ces derniers se sont fait tirer dessus par les voleurs. C'est pour ça que j'étais pressée d’adhérer à cette association qui pourra faire en sorte d'attirer l'attention sur ce qui se passe dans nos communes rurales », affirme Vohangy Nirina Rakotomalala, maire de la commune de Berivotra, dans le nord-ouest du pays.
Sur les 1 793 communes de Madagascar, près de 80% sont rurales.