Qu’ont fait les diplomates occidentaux en poste à Nairobi à l’approche du second tour de l’élection présidentielle prévu le 27 octobre ? On est alors à quelques jours du vote et la Commission électorale assure que tout est prêt. Sauf que son président émet des doutes sur la crédibilité du scrutin.
Vingt diplomates étrangers organisent alors une conférence de presse. Ces Occidentaux – on parle des Etats-Unis, du Royaume-Uni et de la France, notamment – annoncent que la Commission peut « bien organiser un scrutin crédible ». C’est du moins le compte-rendu qu’en a fait Raïla Odinga, jeudi, à Washington, devant un parterre de chercheurs réuni dans un centre d'études stratégiques.
Sauf que l’intervention des diplomates peut difficilement être résumée ainsi. Les Occidentaux ont, en fait, invité la Commission électorale, en cas de difficultés, à se tourner vers la Cour suprême. RFI, qui assistait à leur conférence de presse, rapporte même que le second tour inspire aux ambassadeurs de « sérieuses inquiétudes ».
Pourtant, Raïla Odinga soutient aujourd'hui que les ambassadeurs « ont parfois contribué au problème », tout comme les observateurs internationaux dont, dit-il, « les Africains peuvent se passer ». « Le Kenya fonce vers une dictature », selon l'opposant, qui se demande pourquoi les démocraties occidentales « ne s'en émeuvent pas ».