Il est 10h, l'audience ouvre dans une petite salle du tribunal. Partisans de Léhady Soglo, curieux et journalistes se serrent sur les bancs. Après plus d'une heure de séance, la juge renvoie le dossier à 15h l'après-midi. Une longue attente commence. Habitués, les avocats prennent leur mal en patience, vont et viennent, partent à la pêche aux informations.
Au bout de deux heures, se retrouvant seuls dans la salle, ceux du camp Soglo décident de partir. Maître Robert Dossou, ancien bâtonnier et ancien président de la Cour constitutionnelle, réagit : « Ce qui se passe est anormal. Un délibéré de 15h à 17h20, on n’a pas vu ni greffier, président, ni juge, ils ont disparu ! Les défendeurs aussi ont disparu. Nous, avocats des demandeurs, nous décidons de rentrer chez nous à 17h30. Et on s’en va ! Ca fait 44 ans je crois que je suis dans ce palais de justice, je n’ai jamais vu cela… »
Une fois qu'un dossier est en délibéré, il est soit vidé soit rouvert pour des motifs légitimes. Dans la pratique, le nombre de renvois est limité. Mais un avocat a confié à RFI qu'une de ses affaires était en délibéré depuis 10 ans.