La Commission électorale doit décider ce dimanche 29 octobre si elle tente à nouveau d'organiser le vote dans quatre comtés de l'Ouest ou si elle laisse tomber. « Nous verrons, mais nous ne mettrons pas la vie de nos agents en danger », a expliqué samedi 28 octobre son président, Wafula Chebukati.
Le décompte des votes se poursuit avec deux questions : quand l'IEBC annoncera-t-elle la réélection d'Uhuru Kenyatta et quel sera le taux de participation ? En attendant, l'opposition lui promet un second mandat compliqué. « Il ne pourra pas gérer le pays facilement. Il a obtenu un vote de non confiance », a déclaré Raïla Odinga. L'opposant doit prochainement détailler sa nouvelle stratégie de désobéissance civile. « Une résistance sans armes », a-t-il précisé.
En coulisse un diplomate explique que chaque camp a ses divisions et ses faucons aux positions radicales. Les chancelleries critiquent Odinga sur les blocages de bureaux, « pas du tout spontanés ». Les ambassades tentent aussi de convaincre Uhuru Kenyatta de contenir les violences policières. « En cas de bain de sang, on risque de le mettre à l'écart », confie une autre source diplomatique.
En tout cas la politique fait resurgir les tensions tribales. Le quartier Kawangwaré, à Nairobi, a été victime d'une attaque coordonnée de plus d'une centaine de jeunes vendredi 27 octobre au soir. Un assaut aux relents ethniques. Samedi, beaucoup de boutiques ont fermé avant la nuit. « Le soir, on ne sait pas qui est qui. Les gens ont peur. Moi je vais dormir avec ma machette », a confié un habitant.
Au moins 33 morts depuis l'élection du 8 août
Selon un récent rapport de Human Rights Watch et Amnesty International, la police a tué au moins 33 personnes, au pire 67, et blessé des centaines d'autres lors des manifestations qui ont suivi l'élection du 8 aout. Pour la « présidentielle bis », le bilan s'élève à 4 morts et 13 blessés selon la police. Mais à Kisumu, les habitants ne cessent de dénoncer un usage excessif de la force et les blessés sont encore pris en charge dans les hôpitaux de la ville.