L'article 96 qui limite à deux quinquennats les mandats présidentiels va sauter. La nouvelle mouture de la Constitution burundaise prévoit que le président sera élu pour sept ans renouvelables, même s'il ne peut pas « diriger plus de deux mandats successifs ».
Rien n'empêcherait alors le président Pierre Nkurunziza de se représenter en 2020 et de se maintenir au pouvoir jusqu'en 2034, explique un haut cadre burundais. Toute référence à l'accord de paix d'Arusha est de fait gommée, car il interdit à un chef d'Etat de diriger ce pays plus de dix ans. Selon ce cadre, Pierre Nkurunziza pourrait même se représenter théoriquement en 2041.
Le pouvoir se garde bien de toucher aux équilibres ethniques contenus dans la Constitution actuelle : 60% de Hutus et 40% de Tutsis au gouvernement et au Parlement, et la parité qui existe officiellement dans l'armée et la police.
Mais la structure du gouvernement serait profondément remaniée : fini le système de deux vice-présidences, place à un Premier ministre chef du gouvernement issu du parti majoritaire et à un seul vice-président issu de l'opposition, mais sans aucun pouvoir.
Référendum d'ici février
Enfin, et c'est une véritable révolution qui se profile, les lois simples seraient désormais adoptées à la majorité absolue au Parlement, alors qu'il fallait jusqu'ici les deux tiers des voix. Une disposition censée obliger le parti majoritaire à négocier avec ses adversaires.
Pas de date fixée jusqu'ici pour un référendum constitutionnel, mais Bujumbura veut aller vite. Il le prévoit à la mi-février 2018 au plus tard.