Kenya: Odinga profite de la crise à l'IEBC pour appeler au boycott du scrutin

Alors que l'élection du 8 août a été annulée, le scrutin bis prévu le 26 octobre est de plus en plus menacé. Mercredi 18 octobre, l'une des plus hautes responsables de la Commission électorale, Roselyn Akombé, a démissionné. Quelques heures plus tard, son président, Wafula Chebukati, a reconnu des divisions et estimé que dans les conditions actuelles, il serait difficile d'organiser une élection libre, juste et transparente. Le président de l'IEBC a lancé une violente charge contre les politiciens. Les leaders politiques ont aussitôt réagi.

Voyant une Commission électorale affaiblie, déchirée par les dissensions internes, Raila Odinga en a profité pour enfoncer le clou. En meeting à Nairobi, le leader de la Nasa appelle désormais clairement au boycott. « Tout cela confirme que l'IEBC prend ses ordres à la présidence. Aujourd'hui, nous changeons nos demandes. Ce n'est plus, sans réforme il n'y aura pas d'élection. Maintenant, c'est tout simplement pas d'élection, a-t-il déclaré. Le 26 octobre, l'opposition organisera des manifestations partout dans le pays. »

Un appel à haut risque. Ces derniers jours, des affrontements entre policiers et opposants ont fait plusieurs morts. Des manifestations un jour aussi sensible que le 26 octobre pourraient donc vite dégénérer. Mais Raila Odinga sait comme souvent rester ambigu. Dans son discours, il a aussi appelé les parties à s'asseoir et à négocier.

La réaction d'Uhuru Kenyatta n'a en tout cas pas tardé. En meeting à Nanyuki, le chef de l'Etat a estimé que la Nasa voulait empêcher les Kényans d'exercer leur droit de vote. « Ils n'ont pas le droit de bloquer ceux qui préparent notre nation à l'élection, et donc qui nous permettent de voter sans peur, sans intimidation. Ils n'ont pas le droit de nous empêcher d'exprimer notre choix pour savoir qui devrait diriger ce pays », a-t-il lancé.

Uhuru Kenyatta a aussi pris en exemple plusieurs attaques récentes contre des membres de la Commission électorale. « Une action ferme sera menée contre ceux qui tenteront de stopper l'élection en s'en prenant aux représentants de la Commission », a promis le chef de l'Etat.

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