Le groupe d’enquêteurs américains dit avoir découvert cinq transferts d’argent douteux de plusieurs milliers de dollars. Tous ont lieu en 2011 et ont pour destinataire des entreprises qui ont un lien avec Kassim Tajideen, un homme d’affaires belgo-libanais qui est sous sanctions du gouvernement américain depuis 2009 pour son soutien à l’organisation terroriste du Hezbollah.
Selon ce rapport, des employés de la banque congolaise ont alerté leurs supérieurs sur l'aspect problématique de ces opérations bancaires et averti leur hiérarchie que ces transferts d’argent étaient destinés entre autres à des filiales de l’entreprise Congo Futur, dirigée par l’un des frères de Kassim Tajideen. Une société elle aussi sous le coup de sanctions américaines depuis 2010 pour des accusations là encore de financement du terrorisme.
Mais malgré cela, les transactions bancaires ont continué. Le gouvernement congolais aurait même conclu de nouveaux marchés avec l’entreprise Congo Futur malgré les sanctions qui la visent.
Résultat, le groupe d’enquêteurs américains s’interroge et appelle les Etats-Unis et l’Union européenne à émettre de nouvelles sanctions à l’encontre des responsables de cette banque pour avoir délibérément autorisé des transferts d’argent frauduleux.
« Tous les jours, des rapports comme ça tombent, ça nous fatigue un peu », a réagi mardi le porte-parole du gouvernement congolais, Lambert Mendé.
Mais il rappelle que cette banque n'est pas dirigée par le président, mais par son frère. Et que celui-ci ne bénéficie d'aucune immunité. « Si Enough Project a des preuves que cette banque travaille avec des organisations terroristes ou réputées terroristes, il y a une procédure de dénonciation qu'elle peut lancer, rappelle-t-il. S'il y a des faits réprehensibles qui sont reprochés à la BGCI Bank, qu'il y ait un frère du président ou pas dans BGCI Bank, soyez certain qu'il y aura des poursuites. Nous ne pouvons pas accepter qu'ici, en République démocratique du Congo, nous puissions servir de couverture à des activités criminelles. »
La BGFI, de son côté, a déjà publiquement démenti la véracité de ces accusations.