La Conférence des évêques du Cameroun tente de tempérer la colère des évêques de la province de Bamenda. Plusieurs prélats des régions anglophones avaient notamment dénoncé la « barbarie » et « l'usage irresponsable » des armes à feu contre les manifestants qui se sont déroulées, il y a une semaine, le 1er octobre. La CENC s'exprime à son tour.
Joint par RFI, Mgr Samuel Kleda, président de la CENC, appelle, lui aussi, à la fin des violences mais il rappelle, surtout aux chrétiens, leur devoir de dialoguer dans la paix.
« Personne n’a le droit de tuer. Quand nous disons que nous dénonçons la violence, c’est parce qu’il y a eu des morts. Nous dénonçons cela avec la dernière énergie. C’est sûr que les conditions se radicalisent mais il faut voir l’intérêt du pays ! Dans notre lettre, nous avons appelé à l’unité », a-t-il rappelé.
« Nous, au Cameroun, nous ne formons que 23 millions d’habitants et on voudrait faire deux Etats. De l’avis de beaucoup de Camerounais, ce n’est pas la solution à nos problèmes. Nous avons toujours dit qu’il faudrait résoudre le problème du Cameroun de manière générale. Il y a un problème d’injustice qu’il faut résoudre. Que les régions se développent de manière harmonieuse, au même niveau », a ajouté le président de Conférence épiscopale nationale du Cameroun avant de s’adresser surtout aux chrétiens.
« Je commence par m’adresser aux chrétiens. Que nous soyons capables de pardonner. Ce qui est important, c’est d’arriver d’abord à nous accepter tous. Que nos dirigeants acceptent, à l’heure où nous sommes, une sorte d’humilité ou de modestie dans le langage civil, pour pouvoir accepter de parler, de dialoguer de ces problèmes », a souligné Monseigneur Samuel Kleda, président de la CENC.