Depuis sa démission surprise du gouvernement, Candide Azannaï, connu pour son franc-parler et ses citations de philosophe, s'était muré dans le silence. Il le rompt donc pour clarifier son positionnement dans le champ politique béninois très mouvant : il est dans l'opposition à son ancien champion Patrice Talon, une opposition « pure et nette ».
L'ancien ministre délégué à la Défense prend ses distances avec un régime qui, selon lui, menace les fondements institutionnels de la République, accapare les secteurs vitaux de l'économie et combat les pauvres. Et il est prêt pour mener cette opposition, sans rien laisser passer. « Nous en avons l'expérience », dit celui qui avait farouchement combattu l'ancien président Boni Yayi après avoir été son ministre et, avant cela, une cheville ouvrière de sa réélection en 2011.
Pas un mot, en revanche, sur les raisons de sa démission. Candide Azannaï s'exprimera lorsque la passation de service avec son successeur aura lieu. Depuis son départ, il n'a pas été remplacé, c'est le chef de l'Etat qui a repris le portefeuille de la Défense.