« Nous condamnons la barbarie et l'usage irresponsable d'armes à feu contre les civils non armés par les Forces de défense et de sécurité, même en réaction à des provocations », écrivent les évêques anglophones dans leur communiqué.
Ils affirment notamment que certains fidèles ont été ciblés par des gaz lacrymogènes au sortir de la messe, d'autres « pourchassés dans leurs maisons, certains arrêtés, d'autres mutilés, tandis que d'autres encore - dont des adolescents sans défense et des personnes âgées - ont été tués par des tirs, notamment depuis des hélicoptères ».
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Ils déplorent aussi que certains corps de victimes aient été « emportés on ne sait où », selon leurs termes, et évoquent de nombreuses arrestations.
Un appel à peine voilé à une « épuration ethnique »
Ces évêques vont plus loin : d'après eux, le fait que des officiels qualifient de « terroristes » certains Camerounais anglophones est « une manière subtile d'appeler à ce qu'on peut décrire comme une "épuration ethnique" ou un "génocide" puisque tous les anglophones sont désormais considérés comme terroristes et en tant que tels, peuvent être éliminés ».
Les religieux appellent à la libération de tous les prisonniers liés à la crise, préalable nécessaire selon eux à un dialogue qui doit s'ouvrir au plus vite.
Contactées vendredi soir, les autorités disent vouloir prendre le temps d'étudier le communiqué pour répondre de manière appropriée à ces accusations, d'autant plus qu'elles émanent d'hommes d'Eglise.