Les flammes brûlant sa maison symbolisent la défaite certaine de Ahmed Dabbashi à Sabratha. Il était le trafiquant de migrants n°1 de la région. Il a aujourd'hui fui la ville après trois semaines de combat qui a fait une trentaine de morts.
Cette issue intervient dix jours après la visite de Khalifa Haftar à Rome. Or l'Italie est le principal pays intéressé par Sabratha, car c'est de là que partent la majorité des migrants. C'est aussi dans la région que se trouve le site gazier de Mellitah, géré par le géant italien ENI.
Jusqu'alors, c'étaient les hommes de Ahmed Dabbashi qui assuraient la sécurité du centre. Il semblerait donc que Khalifa Haftar ait reçu le feu vert des Italiens pour remplacer l'ancien allié.
C'est la brigade al-Wadi, une force armée salafiste loyale à Khalifa Haftar, qui a combattu et non la force de Haftar, peu présente dans l'ouest du pays. Sauf que ce groupe était allié avec la Chambre des opérations qui dépend du ministère de la Défense du gouvernement de Tripoli. Résultat, Faez al-Sarraj, le Premier ministre de ce gouvernement d'union nationale et rival de Haftar, s'est lui aussi déclaré vainqueur de la bataille de Sabratha.
Mais symboliquement Khalifa Haftar est déjà le gagnant. Reste à le prouver sur le terrain.