Philippe Mangou s'est montré ouvert et toujours prêt à infirmer ou à confirmer un fait. L’ex-chef d’état-major des armées se décrit comme un fils de pasteur, guidé par un souci de vérité. Témoigner à ce procès est « une tribune » pour « dire ce qu'il a vu et ce qu'il a entendu », souligne-t-il.
Philippe Mangou faisait partie des proches de Laurent Gbagbo. Et pourtant, tout au long de sa déposition, il conserve ses distances. Et décrit avec des mots plats ses rapports avec Laurent Gbagbo : il s'agit « de relations de président de la République à chef d’état-major des armées, donc de chef à collaborateur ».
Le ton de Philippe Mangou est beaucoup plus dur lorsqu'il s'agit de parler du Cecos, cette brigade de lutte contre le banditisme, composée essentiellement de partisans de l'ancien président. Une unité, qui selon lui, avait dévié de ses objectifs. Philippe Mangou accuse ouvertement Laurent Gbagbo d'avoir violé l'embargo sur les armes pour équiper cette unité en armes de guerre.
Ton critique également pour parler du commando invisible que les Forces de défense et de sécurité combattaient dans le quartier d'Abobo.
Pas évident enfin de cerner son rôle sur l'ensemble des épisodes de la crise post-électorale. Comme pour la vidéo montrant des blindés lors de la répression de militants pro-Ouattara à Abobo. Philippe Mangou répond d'un air détaché que ses éléments « n'étaient pas dans cette configuration ».
Pour conclure sa déposition, Philippe Mangou a tenu à s'excuser, au nom des forces armées ivoiriennes « pour les désagréments » causés durant la crise.