Avec notre correspondant à Dakar, Guillaume Thibault
L'Assemblée telle une ruche ne s'arrête jamais de vivre. Les députés se croissent, prennent un thé et débattent encore et toujours. Doit-on évoquer la situation de Khalifa Sall ? Oui estime Demba Sow, député de la majorité :
« Un député élu qui est derrière les barreaux, je pense que dans les annales de la République du Sénégal ça ne s’est jamais produit. Le cas Khalifa Sall, député élu le 30 juillet 2017 par le peuple sénégalais, est là. »
Pour Khalifa Sall, les problèmes ont débuté lorsqu'il a pris ses distances avec le Parti socialiste, fidèle à la mouvance de Macky Sall. Au sein du PS, les fractures sont donc béantes. Cheikh Seck ne veut pas entendre parler d'une libération de son ex-camarade : « Moi, je dis non ! Laissons la justice faire son travail. »
Député et porte-parole du PS, Abdoulaye Wilane est plus nuancé : « Que les députés en parlent, c’est leur droit. Si ça ne tenait qu’à moi, Khalifa Sall ne serait pas en prison. »
Pertinent juriste de la majorité, le député Seydou Diouf a du mal à trancher ce débat Khalifa Sall. Son souhait est que ce sensible dossier soit, au final, rapidement bouclé : « Oui, nous avons des possibilités d’agir, réfléchissons de manière sereine. Nous lui souhaitons le meilleur pour qu’il nous revienne, après avoir fait face au juge. »
Les travaux de la nouvelle Assemblée nationale reprendront mi-octobre. Reste à voir si le nom de Khalifa Sall sera uniquement cité ou si son cas sera débattu.