Grève des magistrats à Madagascar: la tension monte d’un cran

A Madagascar, la grève des magistrats et des greffiers se déroule sous tension. Depuis mercredi, ces derniers ont entamé une grève illimitée dans tout le pays. Les magistrats réclament l'indépendance de la justice et les greffiers une amélioration de leurs conditions de travail. Jeudi, alors qu'ils s'étaient rassemblés devant le palais de justice d'Antananarivo dans le cadre de leur grève, un huissier, accompagné des forces de l'ordre, a été envoyé pour ouvrir le portail du tribunal.

Il est 9 h, ce jeudi, quand greffiers et magistrats se rassemblent dans l'enceinte du tribunal d'Antananarivo. Ces derniers expliquent avoir fermé les grilles du palais de justice puisqu’aucune audience n'avait lieu en raison de leur grève. Mais en fin de matinée, un huissier, accompagné de sept éléments de la force mixte opérationnelle, a été envoyé pour ouvrir le portail.

Un évènement que raconte Jaonary Patrick Soloniaina, le secrétaire général du syndicat des greffiers : « On s’est tenus debout devant le portail pour les bloquer, mais parce qu’ils avaient des forces, ils ont défoncé le cadenas du portail. Donc, on a su rester calme et on est restés là en tant que manifestants. »

Contactée, la procureur de la République d'Antananarivo explique que l'huissier a d'abord été envoyé pour constater la fermeture du portail. Elle indique que « le tribunal est un lieu public. Il ne peut pas être fermé. Certains greffiers et magistrats n'étaient pas en grève et voulaient travailler », précise-t-elle.

Mais pour la présidente du syndicat des magistrats, Fanirisoa Ernaivo, il s'agit d'une violation de leur droit de grève : « On trouve que c’est vraiment déplorable comme agissement, l’envoi de ces forces de l’ordre. Ils ont forcé l’entrée et intimidé tout le monde pour reprendre le travail. Ils étaient là, armés jusqu’aux dents comme si on était des criminels. Tout le monde a été stupéfié. »

Les greffiers et les magistrats indiquent avoir été dispersés par de la poudre lacrymogène vers 16 h. Ils comptaient se rassembler à nouveau devant le tribunal ce vendredi matin.

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