Avant la guerre, 250 000 personnes habitaient à Bama, à l’extrême nord-est du Nigeria. Le conflit a transformé la deuxième ville de l'Etat du Borno en ville fantôme, l'essentiel de la population ayant fui pour Maiduguri, la capitale de l'Etat, et le Cameroun voisin.
Sauf que Bama, saccagée par Boko Haram, puis libérée par l'armée nigériane, brille désormais comme un sou neuf : les deux tiers de la ville ont déjà été reconstruits. Mais les autorités ne veulent pas organiser de rapatriement pour l'instant. Elles font valoir que Bama a certes un nouvel hôpital et de nouvelles écoles, mais les médecins et enseignants ne sont toujours pas sur place.
Les familles de Bama, qui vivotent depuis trois ans à Maiduguri, piaffent d'impatience. Plusieurs d'entre elles ont tenté de rentrer à Bama, dimanche, à pied. C'est à 70 kilomètres. Mais les autorités les ont empêchées de partir. Les forces de sécurité ont même arrêté et inculpé une dizaine de personnes pour trouble à l’ordre public.
Un tribunal les entendra à partir du 23 octobre. Dans l’espoir de les faire libérer sous caution, deux militants de la société civile se sont présentés au commissariat. Eux aussi ont été arrêtés et inculpés.