Cette fois c'est officiel, Diane Rwigara, sa soeur et leur mère sont en garde à vue dans les locaux de la police depuis deux jours. Elles sont accusés d'« atteintes à la sécurité de l'Etat » selon un communiqué du porte-parole de la police rwandaise, Theos Badege.
Aucune information sur la nature des « infractions » que la police reproche à l'opposante et aux membres de sa famille. Mais Theos Badege explique que cette mise en détention préventive est due également à leur « refus constant de coopérer » avec les forces de l'ordre. On leur reproche aussi d'avoir « révélé publiquement des informations qui sont censées être confidentielles », selon la loi.
Elles paient en quelque sorte les différentes sorties médiatiques de l'opposante qui a dénoncé depuis le début de leur saga judiciaire « une persécution » de la part du pouvoir rwandais pour la punir d'avoir tenté de se présenter contre le président Paul Kagame.
Diane Rwigara, sa soeur et leur mère sont dans le collimateur de la justice rwandaise depuis un mois. Accusée de fraude fiscale dans un premier temps, l'opposante a ensuite appris qu'elle était poursuivie à titre personnel, pour faux et usage de faux pour des signatures présentées lors de la présidentielle au Rwanda.
La nouvelle charge qui pèse sur les trois est autrement plus grave. Le porte-parole de la police rwandaise a d'ores et déjà annoncé que la loi leur permet de les garder en détention pendant cinq jours, avant de décider s'il y a lieu, oui ou non, de demander des poursuites judiciaires.