« L’élève a, en cette matière, dépassé le maître. » C’est ce qu’a découvert Jean Renel Senatus, président de la commission Justice du Sénat haïtien. Haïti, l’élève, a dépassé le maître béninois avec la zombification qui n’existe pas ici. Explication du phénomène : « La personne est constatée décédée. Mais après 24 heures, 48 heures, on peut retrouver cette personne-là dans un champ, en train de travailler pour quelqu’un. Le zombi est considéré comme étant un condamné. C’est une personne qui a eu un état de comportement qui a été jugé quelque part, et que ce sort lui a été jeté. Ce n’est plus normal qu’on continue avec ce genre de pratique-là. »
La délégation a rencontré des juges mais aussi des rois et des représentants du culte vaudou. Car au Bénin, la justice traditionnelle permet de résoudre des conflits à l’amiable. « Ils ont cette vertu de résoudre, explique Jean-Marie Junior Salomon, vice-président du Sénat, certains problèmes ésotériques ou maléfiques. Ici au Bénin, les gens respectent la tradition. Chez nous, à cause du phénomène de l’acculturation, on a tendance à renier nos traditions. »
Quelles que soient les différences, les sénateurs ont une conclusion : « La République d’Haïti et la République du Bénin c’est comme deux facettes d’une même médaille. »