Les images de cette soudaine éruption de colère ont commencé à inonder les réseaux sociaux un peu avant 8 heures du matin. A Bamenda, Buéa et d’autres villages des deux régions anglophones, des milliers de personnes ont investi les rues chantant et scandant divers messages hostiles au pouvoir de Yaoundé.
Dans les rangs, hommes, femmes et enfants, mais aussi des séparatistes appelant ouvertement à l’indépendance de cette partie du Cameroun. Et de la parole aux actes, certains ont hissé plusieurs fois le drapeau bleu et blanc, symbole de leur affranchissement. D’autres messages appelaient à la libération de quelques activistes anglophones encore en détention à Yaoundé, malgré le décret du président Paul Biya du 30 août dernier portant à l’arrêt des poursuites contre ces derniers.
Paul Biya à l'ONU
Des manifestants à Bamenda, ce vendredi matin, ont également appelé le président Biya à se rendre personnellement dans les deux régions en vue d’entendre lui-même les revendications des populations et engager avec elles le dialogue.
A Bamenda comme à Buéa, les forces de sécurité ont encadré ces manifestations avant finalement de les disperser à coups de jet d’eau et de gaz lacrymogène. Il y aurait eu quelques blessés, notamment à Bamenda, mais cela reste à confirmer.
Le président du Cameroun Paul Biya a joué mercredi l'apaisement en décrétant l'arrêt des poursuites judiciaires pour « terrorisme » et « rébellion » contre des leaders de la minorité anglophone dont la fronde menaçait la toute prochaine rentrée scolaire. Il s'agit de trois leaders anglophones parmi la trentaine actuellement en prison et poursuivis pour « co-action d'actes de terrorisme, hostilité contre la patrie et rébellion ».